10/02/2013

(Re)prendre ses marques

Chaque fois que je consulte les statistiques du blogue je me rends compte que le post qui attire le plus de lecteurs est celui qui s'intitule Prendre ses marques que j'ai écrit en 2008 peu de temps après mon arrivée ici. J'y parlais de l'excitation de découvrir un nouveau chez soi, des difficultés de trouver sa place mais aussi du défi personnel que représentaient tous ces changements dans ma vie. Des changements désirés, vécus avec tellement d'envie et de soif de découverte... Cinq ans plus tard, me voilà confrontée à de nouveaux changements, qui bouleversent encore ma vie radicalement et qui, cette fois, m'ont complètement été imposés.
Cinq ans plus tard, donc, j'essaie de guérir ma peine d'amour après huit très belles années, j'essaie de trouver mes marques en tant que maman débutante d'un petit bonhomme de 15 mois, et tout ça à des milliers de kilomètres de ma terre natale. Me voilà donc jeune-mère-célibataire-immigrée...De quoi faire pleurer dans les chaumières n'est-ce pas?

Oui, j'ai beaucoup pleuré et ça m'arrive encore.
Oui, j'ai été très en colère et dire que je ne rumine plus serait mentir.
Mais comme à chaque fois que quelque chose de triste m'arrive dans la vie, j'ai essayé de trouver des mantras, des phrases leitmotiv pour me donner du courage et j'en ai trouvé plusieurs qui ont mis un peu de baume sur mon petit coeur lors des matins difficiles.

La première:
“We must be willing to let go of the life we planned so as to have the life that is waiting for us.”
― Joseph Campbell


Oui, je dois tirer un trait sur les nombreux rêves que j'avais faits pour moi et pour mon couple. Oui, je dois redéfinir les contours de ma petite famille et adapter les valeurs qui m'ont été transmises à ma nouvelle situation. Oui, je dois renoncer au modèle auquel je rêvais :un couple de parents impliqués et présents mais toujours très amoureux et se battant pour préserver sa relation particulière et sacrée.

J'essaie aussi de chasser les images négatives, les fantômes de ces mères célibataires qui le restent toute leur vie, qui ne sont plus que des mamans et qui ne rencontrent plus jamais l'amour parce qu'elles ne lui laissent aucune place. Je ne veux surtout pas être de celles-là. Je veux sentir encore mon coeur battre, les papillons me chatouiller le ventre et rêver, rêver encore que c'est pour la vie.
Finalement je veux croire que dans cette situation difficile que je traverse, il y a un message de la vie qui me dit que même si cette histoire-là était très belle et qu'elle m'a donnée mon fils, elle n'est pas ma dernière grande histoire. Je rêve d'un amour inconditionnel, qui dure envers et contre tout, d'un amour courageux, qui plie mais ne rompt pas, qui s'adapte et qui garde la foi.
Je ne veux pas que des parenthèses enchantées. J'ai du mal en tout cas à envisager qu'il n'y aura pas un jour à mes côtés quelqu'un qui aura envie d'y rester quoi qu'il arrive...

La seconde phrase qui a beaucoup résonné entre mes deux oreilles aussi dernièrement:


"You never know how strong you are until being strong is the only choice you have"
― Bob Marley

Je ne sais pas pourquoi je ne me suis pas effondrée, pourquoi je suis restée et reste encore forte. Je ne me suis jamais dit qu'il fallait que je le sois, je le suis et c'est tout. Je ne sais pas d'où me viennent ce courage, cette résilience et cet optimisme (rassurez-vous il y a quand même des jours où je faiblis...). Les gênes? Peut-être. Beaucoup de membres de mon arbre généalogique ont eu à vivre des épreuves beaucoup plus difficiles, à des périodes beaucoup moins faciles qu'aujourd'hui et pourtant ce qu'ils m'ont transmis a toujours été positif et j'ai reçu ces leçons de vie entre deux sourires.



Voilà, avec ses hauts et ses bas, la vie continue.
Certains jours je souris, d'autres jours je serre les dents et les poings et j'attends que ça passe. 
Parce que oui, ça passe.


La vie continue donc...et je compte bien être prête pour tout le bonheur d'après.

1 commentaire:

val a dit…

Oui la vie continue et je suis sûre et même persuadée que tu trouveras quelqu'un pour la partager avec toi !

C'est chouette que tu arrives toujours à voir les belles choses de la vie pendant les périodes difficiles car je suis sûre que cela aide à passer au travers (et sans sombrer).

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